Sindicato de Trabajadores Independientes Procesadoras de Productos del Mar del Borde Costero Caleta Lo Rojas y otros c / Central Termoeléctrica Bocamina I y II de ENDESA Chile SA, Rol n° 9852-2013, Cour suprême du Chili (2014) (décision du 9 janvier 2014), révisé le 6 novembre 2014):
https://microjuriscl.files.wordpress.com/2014/01/mjch_mjj36617.pdf
Les petits pêcheurs locaux ont intenté des poursuites constitutionnelles (au moyen d'une action en justice chilienne appelée recurso de protección) contre Endesa Chile SA, affirmant que l'exploitation par Endesa des centrales électriques au charbon de Bocamina I et II (situées dans la ville de Colonel, dans la région de Bío Bío) - et, plus précisément, son entrée et son rejet d'eau de mer pour son système de refroidissement - ont causé et continueront de causer la mort massive de diverses espèces marines (par empiétement et entraînement), violant ainsi le droit des plaignants à vivent dans un environnement exempt de contamination (inscrit à l'article 19, section 8, de la Constitution du Chili). Les pêcheurs ont cherché à suspendre l'exploitation des centrales au charbon jusqu'à ce que des mesures adéquates soient prises à la suite d'une nouvelle évaluation environnementale complète.
La Cour suprême a accepté le recurso de protección introduit par les pêcheurs et a ordonné à Endesa de prendre les mesures nécessaires (1) pour garantir que l'exploitation des centrales électriques ne nuise pas ou ne menace pas les espèces marines, et (2) pour se conformer à sa licence environnementale ( Resolución de Calificación Ambiental). La Cour a ordonné aux autorités environnementales compétentes d'inspecter périodiquement le fonctionnement des centrales électriques et d'adopter les mesures nécessaires, y compris éventuellement la suspension des centrales électriques, pour garantir que la prise d'eau de mer ne nuise pas aux espèces marines. Dans son évaluation des preuves dont elle disposait, la Cour suprême a indiqué que les autorités administratives avaient mené des enquêtes et constaté des violations de la Loi sur la Pêche (Ley de Pesca) en raison de l'absorption illégale d'espèces marines, et qu'il n'y avait aucune certitude qu'Endesa avait adopté les mesures nécessaires pour remédier aux violations.
La Cour a conclu que les faits dont elle était saisie « constituent indéniablement, au moins, une menace pour le droit consacré à l'article 19 (8) de la Constitution, non seulement à l'égard des plaignants mais aussi de l'ensemble de la communauté, compte tenu des particularités de l'affaire. La [menace] rend appropriée l'adoption des mesures nécessaires pour éviter le danger… et constitue une justification suffisante pour accepter ce recurso [de protección] afin de fournir à la communauté affectée les protections que la situation exige et mérite, précisément pour protéger les droits susmentionnés. » Par. Séptimo (Seven - 7) (traduction non officielle d'ELAW de « hechos que innegablemente a lo menos importan una amenaza a la garantía consagrada en el número 8° del artículo 19 de la Carta Fundamental, ya no tan sólo de la persona de los recurrentes sino que de que toda esa comunidad, dadas las particularidades del caso de que se trata. Lo anterior hace procedente la adoption de las medidas necesarias para evitar el peligro de la magnitud aludida y constituye suficiente razón para hacer lugar al presente recurso de manera de prouver a la comunidad afectada de los resguardos que la situation exige y amerita, precisamente en protección de los derechos aludidos precedentemente. »); voir également http://www.reuters.com/article/us-chile-energy-endesa-idUSBREA090NP20140110
À la suite de cette décision de la Cour suprême, l'autorité chargée de l'application de la loi environnementale correspondante a ordonné la suspension temporaire de Bocamina I (Bocamina II avait déjà été suspendue par ordonnance de la Cour d'Appel de Concepción le 3 décembre 2013), ainsi que des sanctions pécuniaires. Voir Rol n° 15.737-2014, Cour Suprême du Chili, 6 novembre 2014, disponible en espagnol sur https://issuu.com/jorgemolinasanhueza/docs/fallo_final_bocamina; Rol n ° 5.838-2015, Cour suprême du Chili, 31 décembre 2015, disponible en espagnol sur http://www.tercertribunalambiental.cl/wp-content/uploads/2016/01/Casacio%CC%81n-Bocamina.pdf